Portrait, Quadruple championne nationale du Maroc, la surfeuse Meryem El Gardoum est l’une des rares pionnières marocaines à avoir représenté le royaume aux championnats du monde de surf de l’ISA.
Native de la ville de Tamraght située à 15km au nord d’Agadir, Meryem El Gardoum a été initiée au surf dès l’âge de 11 ans lorsque l’un de ses cousins lui a offert, sa première planche.
La championne nationale de surf, Meryem El Gardoum.
Après quelques cours en compagnie de ce dernier, El Gardoum a attrapé la fièvre du surf en chargeant sa première vague sans glisser. A partir de là, la jeune femme a commencé à s’entraîner plus sérieusement avec l’aide de l’association Imouran Surf qui l’a propulsé dans le bain des compétitions nationales.
Très vite repérée par les professionnels, Meryem se classe deuxième à sa première participation et enchaîne avec d’autres concours, notamment à l’étranger à l’occasion de l’Eurosport au Portugal où elle franchit la demi-finale et se classe neuvième.
Impressionnée par les adversaires de haut niveau en lice également dans les tournois qu’elle disputait, elle ne s’affirmera réellement qu’au championnat du Maroc.
Une étoile du surf est née
Première sur les marches du podium, la championne ne réalise pas encore ce qui lui arrive et à 20 ans elle touche du bout des doigt son grand rêve de glisser sur les grosses vagues à l’image de son idole, la championne australienne Sally Fitzgibbons.
De spot en spot, la championne réalise les plus beaux swells
Le surf dans la peau, Meryem se lance par la suite en quête des meilleures vagues à affronter en allant à Ibiza, Bali, la Californie etc…sans se préoccuper par les regards quelque peu intrigués de voir ainsi une femme et arabe de surcroit défier l’océan avec autant de courage et de témérité.
La vie d’une surfeuse professionnelle au Maroc
S’imposant dans sa ville natale dont les habitants l’encouragent toujours à aller de l’avant, Meryem qui ne jure que par sa passion, continu de quadriller le pays pour surfer dans les régions les plus réputées comme l’Anchor Point à Taghazout qu’elle affectionne particulièrement, étant l’un des meilleurs de la planète qui se caractérise par son exposition à la houle, la température clémente de l’eau et les vagues qui peuvent atteindre plus de 3 m destinées aux surfeurs confirmés.
Si cela cause un problème pour la gente masculine du monde de la glisse ? Elle n’en n’a cure, cependant, elle se considère tout de même chanceuse de ne pas se heurter aux limites des stéréotypes grâce au soutien de sa famille, ses amis et ses sponsors qui la suivent dans son aventure :
« Quand on commence à surfer, on voit très bien ces regards sur nous, certains hommes nous regardent étrangement ou alors ils nous grillent la priorité sur la vague, ils n’acceptent pas de voir une fille à leur place », confie-t-elle avant d’ajouter : « A noter que sur le peack, tous attendent la même chose, la vague, celle qui ne pourra être pratiquée que par une personne à la fois. De fait, la chose que j’ai appris avec le surf c’est vraiment le respect des autres.»
Une nouvelle génération qui émerge
« Jamais sans ma planche » championne nationale, El Gardoum qui n’en est qu’au début de sa carrière a déjà marqué les esprits à l’International et du haut de ses vingt ans, la surfeuse marocaine voit très grand en s’imaginant déjà sur le podium des championnats du Monde.
Alors que le sport de la glisse est en plein essor au royaume, la pépite nationale profite de cette tendance pour s’engouffrer encore plus loin dans la sphère du surf et qui sait, bientôt peut-être championne mondiale.
